Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vivons nos temps
Vivons nos temps
Publicité
Derniers commentaires
Vivons nos temps
Archives
Visiteurs
Depuis la création 300 806
19 février 2016

Rhétorique de la compétence

fr Rappelons tout d'abord les paroles du poète grec Théognis : « Ceux qui ont aujourd'hui le plus convoitent le double. La richesse, ta chrèmata, devient chez l'homme folie, aphrosunè ».

Cette folie, que l'on nommera grandiloquence, ne se mesure pas seulement à l'avoir-toujours-plus, elle se mesure aussi à l'incroyable infatuation de ceux qui possèdent déjà presque tout et qui emploient volontiers à leur égard le plaidoyer pro domo : s'ils sont tant payés, c'est tout simplement qu'ils sont plus compétents – la compétence étant réduite purement et simplement à la capacité à rapporter de l'argent (Marc Valleur, psychiatre, spécialiste des addictions (dont la spéculation financière) a fait une analyse neurologique entre les jeux d'argent et le fonctionnement des marchés financiers).

Tant que ce dogme restera institué, les valeurs de la République resteront bafouées.

Je suis allé voir le dernier opus de Jacques Perrin « Les Saisons », véritable plaidoyer pour la sauvegarde de la Nature, notamment animale. Ce témoignage est une invitation à prendre conscience de ce que nous avons encore, mais pour combien de temps : la beauté de la vie naturelle.

Le message de Jacques Perrin est clair : sortir de la logique de l'efficacité à court terme et mettre tout en œuvre pour préserver l'économie du vivant, c'est-à-dire les fragiles équilibres écologiques, dans lesquels, en fin de compte, toutes les économies humaines sont englobées. Jacques Perrin nous met aussi en garde : il faut agir sans délai car ces équilibres sont sujets à l'effet de seuil ; on désigne par là l'apparition de phénomènes irréversibles surgissant à partir du moment où plusieurs variables connaissent des modifications, mêmes minimes, qui se propagent de proche en proche et conduisent à l'écroulement du système. C'est ce qui arrive, par exemple, avec les activités humaines liées à l'extension du marché qui produisent des gaz à effet de serre, lesquels entraînent un réchauffement climatique qui provoque la fonte des glaces qui a pour conséquence une montée du niveau de la mer...

Pour Jacques Perrin ,la catastrophe a déjà commencé, mais il est encore tant de tout arrêter. Sauf que la vanité humaine (ou bien le cynique égoïsme des banquiers) est « légitimement » installée !

Pour conclure cet édito, je rappellerai ici la citation de Serge Latouche, soucieux de rendre la décroissance désirable : « Il ne faut surtout pas qu'une opposition au progrès aveugle se transforme en une opposition aveugle au progrès. Sinon nous serons dans l'incapacité d'aller, grâce à une technologie enfin redevenue intelligente, vers une société, joliment nommée « société d'abondance frugale ».

Illustration : 123rf.com

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité