Aujourd’hui c’est l’été

Pour ce premier jour de l’été, je vais vous offrir un poème. Ce dernier est signé d’Yvan Delcruzel, daté de février 1965

L’aube est là, à la porte frappant,

Sans bruit, avec le seul murmure

De ces oiseaux multiples au gazouillis charmant,

Se poursuivant sans cesse, d’un vol court, qui ne dure.

Les papillons sont là, les abeilles butinent,

Allant de fleurs en fleurs couvertes de rosée,

De larmes si fragiles, aux reflets si sublimes,

De perles de cristal ça et là déposées.

Par la porte alors, maintenant grande ouverte,

Pénètre à grands flots le soleil matinal.

En détruisant les ombres dont elle était couverte,

Par ses rayons si chauds, si gai mais si brutal.

Chaque jour à nouveau il conquiert notre monde,

Entraînant avec lui la beauté, la chaleur,

Sur l’immense nature que sa présence inonde.

Il est le renouveau de vie et de bonheur.

C’est l’heure du secret et de la plénitude,

De le sérénité que nul ne vient troubler,

Si ce n’est un humain joue quelconques études,

Un poète, un bruit que chacun veut combler.

Le grillon, lui hésite, la fourmi fait un pas,

Et les chants recommencent. Le plus timide enfin,

Ouvre un œil, le lézard continue, dormant là,

Sur une roche nue, à se dorer sans fin.

Les gouttes de rosée se sont évaporées,

Il ne reste plus trace d’une aurore passée,

La fraîcheur disparue, voilà l’ardent soleil,

Maître d’un univers, de vide et de sommeil.

Les oiseaux se sont tus, fini l’ardent labeur,

Seuls quelques papillons sautillent de grand cœur,

Cherchant avec patience, ce qui était plus tôt,

Le temps n’a pas changé, il va faire bien chaud.

Yvan Delcruzel, natif de Montpellier vit actuellement dans le Midi Toulousain. Poème extrait de Ni toi sans moi, ni moi sans toi, édité à La Pensée universelle, 1988