Dieu, une bonne idée ?
La revue Philosophie magazine, numéro de décembre 2012, nous entretient sur un débat, certes pas nouveau, mais qui, depuis Voltaire (Si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer) ne cesse d’être alimenté au gré des crises que l’humanité traverse.
Croyants et athées se sont longtemps déchirés sur la question de l’existence de Dieu. Mais peut-être est-il plus fécond de déplacer cette question traditionnelle. Et se demander, non pas si Dieu existe, mais si les effets de cette idée sont bénéfiques ou néfastes. D’un côté, la croyance en Dieu permet de trouver du secours face à l’épreuve du deuil et de la mort, de dessiner une ligne de partage entre le bien et le mal. Elle incite à promouvoir d’autres valeurs que le simple enrichissement matériel. De l’autre, l’idée de Dieu est susceptible de bien des mésusages. En politique, ne voyons-nous pas l’islamisme ronger l’élan démocratique des printemps arabes ? Dans les universités, ne faut-il pas s’inquiéter de voir revenir des créationnistes et des théologiens qui, sous couvert d’argumenter rationnellement, engagent un faux dialogue avec la science ? Et d’un point de vue plus existentiel, celui qui adhère à l’idée de Dieu n’est-il pas guetté par le dogmatisme ? Si elle est plus pragmatique que métaphysique, gageons que la question des effets concrets de l’idée de Dieu est tout aussi polémique que celle de son existence.