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22 août 2012

Les effets de 40 ans de recours à la planche à billets passés sous silence par Eric Fry, journaliste économique

planchebilletVoici une excellente nouvelle pour tous nos lecteurs adeptes de la fumette ! Une étude récente menée par des chercheurs de la University of Alabama à Birmingham a déterminé qu'un joint de marijuana par semaine pendant 49 ans ne nuit pas aux poumons.

Mais même si cinq décennies de fumette ne provoquent aucun dégât important à vos poumons, cela peut provoquer de gros dégâts à votre budget. En outre, un fort pourcentage des personnes qui ont participé à cette étude ne pouvait plus se souvenir de ce qu'était un poumon. "C'est ce truc qui permet d'inhaler de la marijuana, non ?" aurait répondu un participant à qui l'on demandait de décrire le rôle d'un poumon.

Blague à part.

L'information importante ici est qu'inhaler du cannabis pendant 50 ans n'est pas nécessairement bon pour la santé : le fait qu'un fumeur d'herbe depuis cinquante ans soit encore capable d'aspirer au travers d'une pipe à eau ne le prouve en rien. Pour notre part, nous appelons 50 ans de fumette une "mauvaise habitude". Comme la plupart des mauvaises habitudes de longue date, les conséquences se dévoilent de façon irrégulière et sporadique. Et souvent les conséquences se révèlent si lentement qu'on les remarque à peine.

Ainsi, pendant plus de 40 ans, le Trésor américain a imprimé des dollars, garantis par rien d'autre que du papier et de l'encre. C'est là une mauvaise habitude. Et pourtant, le dollar est encore là parmi nous et est toujours la monnaie de réserve. Il semble donc que cette mauvaise habitude là n'a fait aucun mal. Et cela est tout à fait vrai, tant qu'il vous importe peu de payer 4,33 dollars un Big Mac qui coûtait 50 cents en 1971 !

Vous avez bien lu. Le prix d'un Big Mac a augmenté de 866% depuis l'année où le président Nixon a mis fin à la convertibilité du dollar en or. J'ai mangé un Big Mac hier et, s'il était certes délicieux, il n'était pas 866% meilleur que le Big Mac que je mangeais en 1971.

"Nous vivons un âge d'or technologique," affirme Jim Grant, éditeur du Grant's Interest Rate Observer, "mais aussi dans une période sombre monétaire et fiscale... Si la science et la technologie avancent à toute vitesse, l'argent et le système bancaire reculent."

La preuve ? Un dollar datant de 1971 a perdu 88,5% de sa valeur. C'est là une mauvaise habitude. L'abrogation des droits constitutionnels est également une mauvaise habitude. Attiser la lutte des classes, militariser les appareils policiers, étendre le rôle du gouvernement dans le secteur privé, manipuler les taux d'intérêt au nom de la "politique monétaire", voilà de mauvaises habitudes.

Chose incroyable, toutes ces mauvaises habitudes se révèlent en même temps. En ce moment même. Sous nos yeux. Et pourtant, le ressenti de notre "poumon" national indique un fonctionnement tout à fait normal. De même pour notre vue, notre ouïe et nos autres signes vitaux. Nous nous sentons en pleine forme... même si nous entrons en phase terminale de notre maladie.

Mais ces mauvaises habitudes -- ces changements progressifs vers le pire -- produisent leurs conséquences néfastes si lentement que presque personne ne les remarquera... jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour les empêcher. Naturellement, personne ne connaît la date exacte à laquelle il sera "trop tard." Mais selon les recherches de Peter Turchin, les Etats-Unis s'approchent d'une sinistre échéance.

En effet, Turchin affirme que les Etats-Unis s'approchent d'une période de violents bouleversements. Il fonde sa prévision sur un champ d'études appelé "cliodynamique" qui identifie des schémas de comportements significatifs dans l'histoire d'une nation. Selon Turchin, les comportements américains opèrent dans un schéma sur 50 ans.

Turchin n'a pas donné le chiffre de 50 années au hasard. Il a rassemblé une somme importante de données historiques à propos d'incidents violents majeurs émaillant l'histoire américaine entre 1780 et 2010. Sa conclusion : un cycle de violences se répète tous les 50 ans en Amérique.

"Vers 1870, le Nord combattait le Sud lors de la Guerre de Sécession" explique livescience.com. "Un demi-siècle plus tard, vers 1920, l'agitation ouvrière, les tensions raciales et le sentiment anti-communiste ont provoqué une autre vague de violences. Puis, 50 ans plus tard, la guerre du Vietnam et le Mouvement des Droits Civiques ont déclenché un troisième accès de violences dans un conflit politique, social et racial.

"Pourquoi des cycles de 50 ans ?" demande livescience.com. "Après une période de violence soutenue [explique Turchin], les citoyens commencent à 'aspirer au retour de la stabilité et à une fin des combats.'... Le climat social dominant passe alors vers un arrêt de la violence à tout prix, et ceux qui ont directement fait l'expérience de la violence civile maintiennent la paix le temps environ d'une génération humaine -- 20 ou 30 ans. Mais la stabilité ne dure pas. Finalement, 'la génération marquée par le conflit meure ou prend sa retraite et une nouvelle cohorte se lève.'... Résultat : des périodes de conflits intenses ont tendance à réapparaître au bout d'une période d'environ deux générations (40-60 ans)."

"Mon modèle suggère," explique Turchin, "que le prochain [pic de violence] sera pire que celui de 1970 parce que les variables démographiques telles les salaires, le niveau de vie et un certain nombre de mesures de confrontations intra-élites sont bien pires cette fois-ci... Après ces huit dernières années, remarquez comment le discours de notre classe politique est devenu fragmenté. C'est sans précédent depuis ces 100 dernières années. Par conséquent, pratiquement selon toutes les mesures, il existe des pressions sociales vers l'instabilité bien pires qu'il y a 50 ans."

Mais il y a une lueur d'espoir à tout cela : après le prochain pic de troubles civils -- le pire de l'histoire -- nous sommes sensés avoir une pause de 50 ans jusqu'au prochain. Pour certains d'entre nous, cela signifie une fumette sans soucis pendant 50 ans.

 

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