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Vivons nos temps
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16 janvier 2012

Quelle urgence aujourd’hui ? Celle de vivre bien sûr !

vivre Nous nous croyons civilisés alors que la barbarie s’empare intérieurement de nous dans l’égoïsme, l’envie, le ressentiment, le mépris, la colère, la haine. Nos vies sont dégradées et polluées par le niveau lamentable et souvent calamiteux des relations entre individus, sexes, classes, peuples. L’aveuglement sur soi et sur autrui est un phénomène quotidien. L’incompréhension non seulement du lointain mais aussi du prochain est générale. La possessivité et la jalousie rongent les couples et les familles : que d’enfers domestiques, de microcosmes d’enfers plus vastes dans le milieu du travail, l’entreprise, la vie sociale ! L’envie et la haine empoisonnent la vie non seulement des enviés et des haïs, mais aussi celle des envieux et des haïssants. L’inhumanité et la barbarie sont sans cesse prêtes à surgir en chaque humain civilisé. Les messages de compassion, de fraternité, de pardon des grandes religions, les messages humanistes des laïcités n’ont qu’à peine ébréché la cuirasse des barbaries intérieures.

L’argent et le profit se sont répandus dans des domaines autrefois réservés à la gratuité, au service rendu, au troc, au don, et suscitent chez les uns une boulimie d’argent, chez les autres l’angoisse d’en manquer. « Autrefois, ce qui avait de la valeur n’avait pas de prix ; aujourd’hui, ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur » dit très justement Patrick Viveret.

Nos vies occidentales sont dégradées, intoxiquées par les compulsions « de possession, de consommation ou de destruction » (P. Viveret) qui occultent nos véritables aspirations et nos vrais problèmes. L’esprit de réussite, de performance, de rendement, d’efficacité est hypertrophié et hypertrophie le caractère égocentrique de l’individu. Il asservit employés, travailleurs, ouvriers soumis à des exigences croissantes.

Les urgences quotidiennes nous font perdre la valeur du temps et de la vie, comme elles minent nos relations avec autrui et notre relation à nous-même. La chronométrie débite en minutes et secondes hachées la continuité de notre temps intérieur. Nous ne perdons pas seulement le fil de notre temps, nous perdons aussi du temps de vie dans les attentes téléphoniques interminables (spécialité des opérateurs téléphoniques), les files d’attentes d’attente aux guichets, les embouteillages urbains.

Il y a urgence, en effet, à saisir la fulgurance de la vie, et à s’en saisir, à fuir tous ces dogmes que l’on nous impose, pour tout simplement jouir, enfin, de cette fabuleuse chance, celle de vivre, tout simplement.

Illustration de Raymonde Tormo

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