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Vivons nos temps
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21 novembre 2011

Réclamons nos libertés nécessaires à notre développement

librteQuelqu’un demandait un jour à Bertrand Russel, athée convaincu, comment il réagirait s’il rencontrait Dieu après sa mort. Le philosophe aurait répondu : « Je lui dirai : Dieu Tout-Puissant, pourquoi nous donnez-vous si peu de preuves de votre existence ? »

Qui oserait, en effet, affirmer que le monde brutal dans lequel nous vivons est en réalité gouverné par la bienveillance universelle ?

Notre monde connaît une opulence sans précédent. Personne, il y a seulement un siècle, n’aurait pu prévoir un tel niveau de développement. Au-delà de la sphère économique, les mutations concernent tous les domaines.

Cependant, notre monde se caractérise aussi par un niveau incroyablement élevé de privations en tous genres, de misère, d’oppression. Et de surcroît, des problèmes inédits viennent s’ajouter aux anciens fléaux, tels une persistance infernale de la misère, une malnutrition endémique, les violations des libertés politiques élémentaires, le non-respect du droit des femmes, ainsi que la détérioration de notre environnement et les interrogations sur la viabilité à long terme de notre modèle économique et social. Quelles que soient leurs formes, ces problèmes et ces privations concernent tous les pays, riches et pauvres.

Surmonter ces handicaps est une tâche centrale pour le développement.

Dans cette perspective, la liberté apparaît comme la fin ultime du développement, mais aussi son principal moyen.

Le développement consiste à surmonter toutes les formes de non-liberté, qui restreignent le choix des gens et réduisent leurs possibilités d’agir. La suppression de ces non-libertés est constitutive du développement. Ce postulat est essentiel !

Malgré un niveau de prospérité économique sans précédent à l’échelle planètaire, un nombre considérable d’êtres humains (la majorité de la population mondiale) souffre d’un déni permanent de libertés élémentaires. Fréquemment, celui-ci trouve sa source dans la pauvreté économique : elle frustre les individus de la liberté d’échapper à la faim et à la malnutrition, de se soigner, de se vêtir ou de se loger décemment.

Et en Europe, c’est l’accès au monde du travail qu’on ferme aux demandeurs d’emploi.

Refuser la liberté de participer au marché du travail est l’une des manières de maintenir les gens dans une situation de sujétion et d’asservissement, et le combat contre le travail servile garde toute son actualité.

Il faut éradiquer ces survivances du travail servile et toutes les formes implicites ou avouées d’interdictions d’accès au marché du travail restent aujourd’hui un défi impérieux du développement.

L’absence de libertés économiques favorise le déni de libertés sociales tout comme l’absence de libertés sociales ou politiques facilite le déni de libertés économiques.

Pour peu qu’ils disposent de possibilités sociales adéquates, les demandeurs d’emploi sont à même de prendre en charge leur destin et de s’apporter une aide mutuelle. En revanche, ils n’ont nul besoin d’être considérés comme les destinataires passifs de programmes d’aide de retour à l’emploi sophistiqués concoctés par des experts.

Le chômage massif en Europe (avec des taux de 10 et 12 % dans la plupart des grandes nations européennes) entraîne une série de privations que ne reflètent pas les statistiques portant sur la distribution des revenus.

On néglige souvent ces privations au prétexte que les systèmes de couverture sociale européens (en particulier l’assurance-chômage) compensent dans une large mesure les pertes de revenus des chômeurs. Mais le chômage ne se résume pas à un déficit de revenus que des transferts par l’Etat peuvent contrebalancer (au prix d’une ponction fiscale d’ailleurs élevée, qui constitue en elle-même un lourd handicap).

Il provoque aussi d’autres effets à long terme, nuisibles pour les libertés individuelles, les capacités d’initiatives et la valorisation des savoir-faire. Entre autres, le chômage est source d’exclusion sociale pour certains groupes, il mine les capacités d’autonomie, de confiance en soi et même l’équilibre psychologique et physique.

De fait, on a du mal à ne pas ressentir de la gêne dès que l’on compare le discours social européen qui s’acharne à promouvoir une plus grande autonomie des individus et l’absence de politiques de mises en oeuvre pour réduire le niveau intolérable du chômage, lequel rend difficile une telle autonomie.

A l’approche d’élections majeures en France, le candidat fraîchement élu aura-t-il le courage de s’attaquer à ce fléau de nos sociétés dites modernes ? On peut en douter…

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