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24 octobre 2011

Que se passe-t-il en Europe ?

68054146Voici le point de vue de Claude Kowal, rédacteur à Modes d’emplois, journal du Syndicat National Unitaire de Pôle Emploi, que je partage et que je vous fais partager à mon tour.

Une lente construction européenne

Du traité de Rome à celui de Lisbonne, les étapes ont été nombreuses mais le passage par l’Euro, et le Traité de Maastrich a constitué une refondation essentielle : une monnaie « unique » permettrait une unification des économies, avec le coût social le plus bas, et le maintien des nations. Le reste (une vague idée fédérale) suivrait (peut-être) plus tard.

Le boom économique, de l’après-guerre a masqué les misères du projet et l’élargissement de 5 à 27 pays a donné de l’oxygène. Mais c’est l’Euro qui a crédibilisé toute l’affaire.

L’Euro s’est constitué, certes, sans certains membres de l’UE, mais le TCE a été rejeté en 2005, conduisant à la manipulation du traité de Lisbonne, une véritable tricherie en regard des décisions démocratiques des états Français et Hollandais et de quelques autres qui n’ont pas eu l’occasion de s’exprimer. Un vrai caillou dans la chaussure de l’Europe.

En 2008, est intervenue la crise économique « systémique » bouleversant la donne et obligeant l’Union Européenne a laissé de côté les « bonnes règles » de gouvernance sur le déficit, sous peine de voir le système financier et bancaire se briser. La crise nous a fait entrer dans une récession dont on sort à peine. Et encore, tous les pays d’Europe n’en sont pas encore sortis. Mais le chômage s’est installé, durablement, frappant particulièrement la jeunesse et les femmes. On parle, aujourd’hui, de paupérisation, c’est-à-dire le contraire de ce que prétendaient les tenants du TCE.

Des banques très prospères et des Etats asphyxiés

Face à cette crise, pour « sauver » le système bancaire, les Etats se sont portés garants des banques aux prix d’énormes déficits des Etats… que les banques ont alors financés. On marchait sur la tête et comme la reprise ne fut pas au rendez-vous, certains pays de la zone Euro (Grèce et Irlande sûrement, Portugal et Espagne possiblement) se sont trouvés en quasi-faillite.

Décidément le reste ne suivait pas et les pays riches de l’Europe commençaient à vouloir larguer ces pauvres PIGS (Portugal, Irlande, Grèce et Spain). Mais comment larguer les PIGS sans porter atteinte à la crédibilité de l’Euro et, par voie de conséquence, de l’Union Européenne ? Autrement dit, sans se tirer une balle dans le pied. Alors que l’UE a imposé, à ces pays, des politiques économiques et sociales draconiennes avec des réductions sévères des salaires, des retraites et des couvertures santé, pour retrouver des marges budgétaires et assurer le service de la dette, mais en plombant le développement économique. Toute cette opération a permis de sauver le cœur du capitalisme financier (voir lesdifférentes enquêtes sur la City de Londres et son maquis de paradis fiscaux), c’est-à-dire les banques, et ruiner les salarié(e)s des pays européens faibles. En attendant ceux des pays forts ? La dégradation de la note des USA, 1ère économie mondiale (ex 1ère économie mondiale, j’ajouterais, car la Chine n’est plus en reste) au mois d’août, semble l’indiquer (et qui sont ces agences de notation qui s’arrogent le droit de noter les pays et dans quel dessein ?).

La révolte gronde

Depuis, on voit, dans ces pays, des réactions qui bouleversent la donne. En Irlande, le gouvernement a sauté, au Portugal, c’est en cours, en Grèce les manifestations s’amplifient et un ministre, qui s’était aventuré dans la rue, a failli y perdre sa chemise. En Espagne, le PSOE perd les municipales et, pendant trois semaines, un mouvement inédit de jeunes « los indignados » a occupé les centres de la plupart des grandes villes, en Europe et aussi aux Etats-Unis.

On en est là, et, quoi qu’en dise, l’Allemagne, la France et les autres « riches », cela devient difficile de contenter la voracité des marchés.

Et quid des peuples qui commencent à se rendre compte que le projet Européen, présenté depuis toujours comme celui de la paix, n’est pas celui des financiers ? Il y a de quoi devenir Tunisien, Egyptien, pour que le reste suive ! (Quant à devenir Libyen, assurément non, car voilà revenu le temps de la charia où la polygamie est reconnue et le divorce interdit ! Tant de victimes pour accoucher d’une régression sociale !).

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