La folie tarifaire des assurances

J’entre dans une agence d’assurances. Je souhaite un devis sur un véhicule que j’espère acquérir. La jeune femme m’annonce un tarif. Sous le choc, je regarde ma montre. Il est bien tôt ! En deux mots, pas en un, car en seul, cela suppose quelque chose qui va advenir, or, cela est déjà là ! Je regarde à nouveau ma montre pour vérifier que la trotteuse avance et ne s’est pas arrêtée. Il est bien tôt effectivement.

Pourquoi regardez-vous votre montre, me demande mon interlocutrice. Pour m’informer sur l’heure, pardi ! Il est bien tôt, je réponds. Bien tôt pourquoi ? me demande encore l’agent d’assurances. Bien tôt pour avoir déjà bu, lui répondé-je.

Mais je n’ai pas bu, me répond-elle.

Mais le tarif annoncé est hors normes, lui dis-je. Ou alors, c’est moi qui ai bu. Or, je suis à jeun.

Le prix de la police d’assurance est tel que je me demande si je suis encore en phase avec la réalité, un peu comme si j’étais ivre, non pas d’alcool, mais de surréalité tarifaire. Comme quoi, on peut être positif sans avoir bu, seulement par la rudesse des tarifs d’assurances. Tant est si bien que je me demande si cela vaut encore la peine de m’assurer, car ce seul fait me rend irresponsable au volant, tant on est sonné par le coup de massue tarifaire. Ivre permanent, je deviendrai un conducteur potentiellement dangereux.

A la réflexion, je prendrai les transports en commun, pour le bien de tous et surtout pour celui de mon porte-monnaie !